Interview
Antoine BARON

Les erreurs permettent d’apprendre et d’avancer.

Antoine BARON

Date de l'entrevue : 13/09/2021

Entreprise : Woodalpine

Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Antoine BARON, je suis étudiant en deuxième année alternance à GEA Grenoble.

Après une terminale ES effectuée au lycée Pierre Termier, qui m’a permis de conforter mon attrait pour l’économie, je souhaitais poursuivre mes études en classe préparatoire, mais n’ayant pas été accepté dans les spécialisations qui m’intéressaient, j’ai préféré orienter mon choix sur GEA, notamment pour les possibilités qui pouvaient m’être offertes par l’IUT de monter un projet entrepreneurial.  

Etant fils d’entrepreneur et ayant été baigné assez tôt dans ce contexte de création d’entreprise, j’ai eu l’opportunité, durant ces années de lycée, de développer plusieurs petites activités de services, en proposant des prestations pour des entreprises ou encore dans l’achat et la revente de téléphones mobiles. Ces premières expériences professionnelles qui m’ont permis de prendre goût à l’entrepreneuriat. 

En parallèle, je fais du scoutisme depuis mon plus jeune âge, c’est une véritable école de vie qui a participé à développer mon autonomie et ma débrouillardise, deux atouts qui me servent particulièrement dans la gestion de mon projet de création.

Comment avez-vous découvert le statut d’étudiant/entrepreneur ?

Je l’ai découvert il y a quelques mois en visionnant des vidéos de jeunes entrepreneurs, mais aussi grâce à mes professeurs et la direction de l’université, qui m’ont conseillé de prendre attache avec Mme DESCHAMPS, enseignante à GEA. Elle m’a beaucoup conseillé sur ce statut et les possibilités qu’il peut offrir, pour monter une structure. Je n’en ai pas encore fait le tour, mais je mesure déjà tout ce que cela peut m’apporter, ne serait-ce qu’en terme de réseau et du soutien de Pepite oZer, le pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet ? 

L’idée de Woodalpine est née, durant le premier confinement, d’une rencontre que j’ai faite, dans le cadre de l’association Magdalena, dont la vocation est de réaliser des distributions alimentaires à destination des personnes qui vivent dans la rue. J’ai eu l’occasion en tant que bénévole, de rencontrer un jeune en grande précarité, qui m’a demandé si j’étais en mesure de l’aider à trouver un emploi. 

En parallèle je fabrique depuis quelques années, des meubles d’intérieur à partir de bois de palettes, que je vends à des particuliers via des plateformes de vente en ligne, telle que «LeBonCoin ».

C’est de ce début de cette compétence artisanale et cette rencontre, qu’est née l’idée de Woodalpine, dont l’objectif est de proposer une première expérience professionnelle à des jeunes en précarité, pour qu’ils puissent acquérir un premier savoir-faire, découvrir un cadre professionnel et acquérir une assurance qui leur servira de tremplin pour s’orienter professionnellement et trouver un emploi. 

Ils seront amenés à produire des objets design en bois destinés à des cadeaux d’entreprises, des boutiques de cadeaux et des sites de vente en ligne. 

Comment arrivez-vous à articuler votre projet de création d’entreprise et vos études ? 

J’ai la chance de poursuivre mes études en alternance et dans ce cadre, de pouvoir grâce à l’appui de mes professeurs, réaliser cette alternance sur mon projet associatif. Je vais donc travailler du lundi au mercredi sur Woodalpine et les jeudi et vendredi je serai sur les bancs de l’IUT GEA.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? Comment les avez-vous surmontées ?

J’ai rencontré la première et principale difficulté, lors du démarrage de woodalpine. J’ai en effet commencé à travailler seul sur le concept et la stratégie du projet et me suis vite rendu compte que je n’étais ni efficace, ni productif et me suis retrouvé assez vite bloqué. C’est en parlant de mes difficultés à mon entourage, que j’ai commencé à me faire accompagner et conseiller. A partir de ce moment, l’aide a commencé à venir d’un peu partout, du réseau de contacts, des pépinières d’entreprises, … Je n’étais plus seul et cela m’a permis de prendre du recul, de débloquer des situations et d’améliorer mon pitch pour présenter woodalpine et d’entrainer avec moi d’autres personnes intéressées par le projet.

Comment avez-vous construit votre projet au niveau financier ?

Nous avons chiffré à 20000 euros les besoins budgétaires, pour monter la structure de l’association, trouver des locaux et acquérir les premières machines à bois.

J’ai réalisé une vidéo de présentation du projet et organisé une levée de fonds en organisant une campagne de crowdfunding via la plateforme « HelloAsso », ce qui nous a permis de récolter 14000 euros, auprès de différents donateurs, au nombre desquels, des proches, des entreprises intéressées et des personnes qui ont été touchées par la vocation du projet. 

Comment concevez-vous la réussite et l’avenir de Woodalpine ?

Notre objectif est de démarrer au plus tôt l’activité et à terme, pouvoir embaucher le plus grand nombre de jeunes, pour leur donner les moyens de trouver un emploi à l’issue de cette première expérience chez woodalpine. Nous avons déjà embauché un premier jeune en CDI et espérons pouvoir en recruter un deuxième d’ici la fin de l’année.

Quels conseils donneriez-vous à d’autres étudiants qui souhaitent devenir entrepreneur ?

J’aurai deux conseils au regard de cette expérience débutée il y a quelques mois. Le premier, c’est de ne pas avoir peur de se lancer, même si on doit être obligé de revoir la stratégie à plusieurs reprises, ce qui a été notre cas. Les erreurs permettent d’apprendre et d’avancer.

La deuxième c’est de se faire accompagner, pour aller plus vite et plus loin que l’on ne serait en mesure de faire seul.