Interview
Patrick FÉAUD

Depuis 2020, l’entreprise s’est dotée d’une nouvelle entité afin d’investir le secteur du travail en temps partagé, c’est ainsi que j’ai pris la direction des opérations de CDI FLEX, pour développer cette nouvelle activité de mise à disposition du personnel en temps partagé pour les entreprises du bassin grenoblois.

Patrick FÉAUD

Date de l'entrevue : 09/12/2021

Entreprise : CDI FLEX

1. Dans un premier temps, je vous propose de vous présenter, de nous parler de votre parcours et de l’histoire de CDI FLEX

Je m’appelle Patrick FÉAUD, après un passage par l’université, j’ai poursuivi mon cursus en école de commerce, afin de complémenter mon approche marketing, commerciale et m’intéresser aux ressources humaines, ce qui m’a permis dans un premier temps d’élargir, puis d’approfondir ma connaissance de l’entreprise.
Au sortir de mes études, je me suis naturellement orienté vers le service à l’emploi et j’ai intégré en 2003 une filiale du groupe Randstat et débuté ma carrière dans le métier de l’intérim et du recrutement. J’ai pu évoluer pendant 12 ans au sein du groupe, développant ainsi un solide réseau d’entreprises partenaires dans le milieu industriel.

Puis en 2015, j’ai été approché par une société d’ingénierie qui faisait partie de mes clients et qui m’a proposé de les rejoindre pour développer leur activité de services. Souhaitant me recentrer sur les Ressources humaines, j’ai ensuite collaboré quelques mois avec un centre de formation, pour accompagner des jeunes en alternance qui se prédestinaient à des fonctions marketing et commerciales, avant de rejoindre de nouveau le secteur de l’emploi en 2018 en intégrant le groupe ACE, qui coordonne depuis 20 ans des agences d’intérims et de recrutement indépendantes, sur les territoires de l’Isère et de la Savoie.

Depuis 2020, l’entreprise s’est dotée d’une nouvelle entité afin d’investir le secteur du travail en temps partagé, c’est ainsi que j’ai pris la direction des opérations de CDI FLEX, pour développer cette nouvelle activité de mise à disposition du personnel en temps partagé pour les entreprises du bassin grenoblois.

2. La crise sanitaire que nous traversons a contraint les entreprises à la prudence et les a obligé à s’adapter. Quel en a été l’impact pour CDI FLEX et comment votre entreprise s’est-elle adaptée à ces changements de comportements ?

Les entreprises expriment de plus en plus un besoin de flexibilité au sein de leurs équipes, afin de s’adapter au besoin du marché et de leurs clients. Besoin dans lequel s’inscrit pleinement la vocation de CDI FLEX.

Lors du lancement de cette activité sur le territoire grenoblois, les entreprises ont fait preuve d’un peu de frilosité face à ce nouveau modèle économique, qui par ailleurs existait depuis 2005 en France. Cela nous a pris quelques mois pour promouvoir notre offre de services et valoriser les avantages du temps partagé.

Après une période d’évangélisation, d’observation et de test, nous collaborons aujourd’hui avec de nombreuses entreprises qui ont trouvé du sens à cette démarche collaborative et se sont engagées avec nos salariés.

3. Cette période troublée aura favorisé un changement de paradigme dans la conception du travail, et la généralisation du télétravail, aura participé à modifier le quotidien professionnel des salariés. Il est aujourd’hui de plus en plus complexe de recruter et face à ce constat qui semble être unanimement partagé par les entreprises, quelle stratégie avez-vous mis en place ?

Je vous rejoins dans ce constat, nous sommes dans une période où il est plus facile d’approcher des clients que des candidats qui semblent beaucoup plus frileux. La période complexe que nous traversons depuis de nombreux mois, le rapport au travail, la recherche d’un équilibre vie pro/vie perso, sont certainement des facteurs qui permettent d’expliquer l’exigence, l’indécision, et le temps de réflexion d’une grande majorité des candidats avant d’apporter une réponse à l’offre qui leur ait faite.

Depuis quelques années, le rapport de force s’est inversé et aujourd’hui, c’est bien souvent aux entreprises de s’adapter. Face à cela, une partie de notre stratégie consiste à expliquer aux candidats l’intérêt de la valeur travail et l’opportunité de collaborer avec nos entreprises clientes, qui peuvent leur offrir une réelle expérience professionnelle. Fort heureusement, nous parvenons à recruter des personnes de grandes qualités grâce aux réseaux, et notamment Linkedin, qui représente un réel intérêt pour communiquer et faire connaître notre offre de services aussi bien à nos clients qu’aux demandeurs d’emploi.

4. Les comportements ont changé, cette nouvelle conception du travail rappelle le changement de comportements d’achat des consommateurs qui sont passés de la politique du « ou » à celle du « et » ?

C’est tout à fait juste, et actuellement, la richesse de l’offre vient conforter cette exigence. Nous sommes dans une société de consommation dans laquelle, bénéficier d’une large palette d’options possibles devient une norme et une nécessité, avant de s’engager dans telle entreprise ou pour tel poste. Et la crise sanitaire n’a fait qu’exacerber ces nouveaux comportements.

5. L’emploi des jeunes n’est pas au beau fixe depuis quelques mois, face à cela le Gouvernement a déployé une stratégie pour valoriser les atouts et assouplir des modalités du contrat d’alternance. Selon vous comment cette opportunité a-t-elle été accueillie par les entreprises ?

Je me rends compte depuis ces dernières années que l’alternance a recouvré ses lettres de noblesse auprès des jeunes. Dans le même temps les entreprises ont adopté ce mode de recrutement qui favorise la transmission des valeurs et des savoir-faire. Les derniers dispositifs gouvernementaux visant à renforcer les conditions financières du contrat d’alternance ont largement favorisé cette évolution.

Aujourd’hui chez ACE nous recrutons régulièrement des étudiants avec ce type de contrat.

6. Qu’est-ce qui explique l’intérêt des jeunes diplômés pour le temps partagé ?

L’alternance répond concomitamment au besoin d’un grand nombre d’étudiants de financer leurs études et l’envie de s’engager plus rapidement dans le monde professionnel, mais également au besoin des entreprises d’anticiper l’avenir par la transmission des compétences, tout en bénéficiant d’avantages financiers non-négligeables.

Les étudiants qui rentrent en contrat chez CDI FLEX, vont avoir l’opportunité d’occuper plusieurs postes, dans différentes entreprises, tout profitant de la diversité des projets qu’ils seront amenés à développer. Ces multiples expériences vont permettre de valoriser leurs expériences et conforter leurs profils professionnels.

7. Vous êtes parmi les derniers membres à avoir rejoint le Club Entreprises de Grenoble, comment avez-vous connu notre association, que souhaitez apporter au Club et quels bénéfices attendez-vous de votre engagement réseau ?

J’ai découvert le CEG en lisant l’un de vos posts sur LinkedIn. Je trouve particulièrement intéressant et enrichissant de rejoindre un club professionnel pour rencontrer d’autres managers, collaborer, partager nos expériences et nos convictions sur l’emploi et le travail en temps partagé.

C’est aussi participer à développer l’employabilité des jeunes diplômés, leur ouvrir de nouveaux horizons, en proposant une nouvelle approche du travail qui répond à leurs attentes en termes de diversités et de nouveautés.

Richard Compte